A quelques heures du départ des Guépards Scolaires U-15 de Cotonou, Edmé Codjo nous fait le point de la préparation

Roméo Aklozo a accordé une interview au mythique entraîneur Edmé Codjo avant le départ des jeunes U15 du Bénin, pour la Tanzanie. Après 10 jours de préparation, le technicien a décliné les axes du travail et remercié les autorités sportives qui selon lui ont le souci de la relève.

Bonjour coach. Vous êtes à la charge de l’équipe nationale scolaire U15 qui participe du 21 au 24 Mai prochain en Tanzanie, à la deuxième édition de la coupe d’Afrique scolaire. Vous avez fait dix jours de regroupement, dites-nous en quoi ces dix jours de stage ont consisté.

Avant de parler du stage, il serait bien de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Je voudrais donc saluer les autorités qui avant ce grand rendez-vous auquel nos enfants ont pu se qualifier, ont eu ne serait-ce que la vision de penser à la relève, de penser aux jeunes pour que demain ils puissent les voir au haut niveau; à la place des Guépards. Cela a nécessité une grande vision et beaucoup de moyens de la part du gouvernement.

À la question de savoir comment le travail s’est fait, je pense que vous êtes passé nous voir à l’œuvre. On a eu deux séances par jour. On a eu aussi des séances au niveau médical qui ont permis aux enfants de voir leur santé, aux spécialistes d’évaluer un peu leur capacité au niveau médical.

En ce qui concerne le travail proprement dit, c’est que nous avons sous la main de jeunes joueurs qui sont dans la fleur de l’âge. C’est-à-dire, ils sont pratiquement dans la tranche de la puberté. C’est de les comprendre, de savoir ce qui se passe à cet âge. À ce stade, il faut les accompagner, les encourager parce qu’on a besoin qu’ils puissent tenir l’effort durant longtemps puisque la compétition va durer quatre jours. Peut-être qu’on peut être soumis à deux ou à trois matchs par jour comme ils ont fait au Togo pour se qualifier.

Donc, d’abord il faut remplir leur coffre, ce que nous avons déjà fait au niveau de la VMA ( Vitesse Maximale d’Aérobie ) pour tenir les efforts longtemps. On a aussi beaucoup travaillé avec le ballon parce qu’il ne s’agira pas de courir, mais c’est de courir avec le ballon justement. On a également travaillé tout ce qui est habileté technique, ça veut dire qu’on a mis l’accent sur l’habileté car quand le jeu est coordonné, l’habileté technique devient fluide. En dehors de ça, le retard qu’on comble souvent chez nos jeunes, c’est le comportement tactique. Le jeu est fait d’un ou de plusieurs systèmes mais ce ne sont pas les systèmes qui gagnent mais plutôt l’animation qui est mise dedans. Car il va falloir accomplir à cadence élevée des mouvements d’une grande vivacité. Ce sont des valeurs assignées au football moderne. Les footballeurs modernes, ce sont des sprinteurs à répétition.

Notre Principe de jeu

Quand nous avons la balle, il faut donner de chance au porteur en ouvrant les espaces. On va jouer dans les intervalles, ça veut dire qu’on va jouer entre les lignes ( ligne d’attaque, ligne de milieu, ligne de défense), on doit tout faire pour jouer dans les intervalles de l’adversaire à savoir entre deux joueurs. On va jouer aussi entre les lignes, c’est l’objectif. Il s’agira aussi de fixer l’adversaire sur les côtés, de renverser de l’autre côté, de pouvoir changer de rythme car on ne peut pas jouer sur le même rythme.

Il va falloir à des moments donnés au niveau des surfaces, accélérés parce que si vous n’accélerez pas dans les 30 mètres adverses, vous ne pouvez pas avoir gain de cause. Quand on perd la balle, il faut aller au charbon, quelque soit l’endroit. Il n’est pas question d’attendre les défenseurs. Aller au marquage à la perte de balle, fermer les espaces, être plus rigoureux dans l’axe sur le porteur de balle adverse, il faut fermer cet espace complètement. Il y a aussi les balles arrêtées, les coups francs qu’on a travaillés.

Voilà tous ces ingrédients qui ont composé nos dix jours de stage.

Dieu nous garde, je pense que tout le peuple béninois est en prières pour ses enfants surtout que ce sont des âmes pures.

L’essentiel, ce n’est pas d’aller transcrire, c’est de savoir ce qu’ils font sur le terrain quand ils ont la balle, quand ils n’ont pas la balle.

Je peux vous rassurer qu’ils ont été réceptifs et en dix jours grace aux moyens que les autorités ont eu à mettre en place : le choix du terrain, le cadre, ils se sont concentrés sur l’essentiel. En fonction de tout ça, je crois qu’on est prêts. Certes, on ne connait pas encore le potentiel des adversaires parce que c’est aussi une autre phase de jeu qu’on devra travailler, mais ils sont conscients et très conscients de la mission. Je sais qu’ils font rêver le peuple béninois, j’espère que le peuple de loin va les accompagner de par des prières. Je pense qu’il restera que la cerise sur le gâteau à savoir: avancer et quand votre courage dépend du courage de douze millions de béninois, vous n’avez plus le droit d’avoir peur.

Réalisation: Romeo Aklozo

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