Le président de la République, Patrice Talon, a abordé divers sujets concernant la situation actuelle et future du Bénin ce samedi 23 décembre 2023, dans un entretien exclusif au palais de la marina face à la presse nationale.
Dans une interview pré-enregistrée à la présidence et diffusée sur la télévision nationale Ortb et d’autres chaînes privées, le président Talon a abordé plusieurs sujets importants.
Sur le cas Olivier Boko
Interrogé sur ce qu’il pense de la possible candidature d’Olivier Boko en 2026, Patrice Talon a partagé sa position. Il a clairement indiqué qu’il ne soutient pas activement son ami : « Olivier BOKO, je ne sais pas s’il est candidat. Premièrement, le moment n’est pas encore venu et deuxièmement, je ne suis pas du genre à promouvoir mes amis ou ma famille », a-t-il déclaré.
Loi d’amnistie
Patrice Talon a affirmé qu’il n’a jamais demandé pardon à Yayi Boni et que personne ne lui a pardonneé << de rien du tout >>. Il a souligné qu’il y a une confusion entre le conflit personnel entre lui et Yayi Boni et les affaires judiciaires impliquant des figures politiques comme Joël Aïvo et Reckya Madougou. Talon a qualifié la demande d’amnistie pour ces derniers de « demande folklorique », affirmant que même si le parlement était entièrement composé de membres du parti démocrate, une telle loi d’amnistie ne serait pas votée. Il continue ne affirmant que : « Je n’ai pas compris ce que les Démocrates appellent Assises. Ils ont des préoccupations et ils pensent qu’il faut arrêter le pays sous l’arbre à palabres, échanger sur des choses qui ne présentent pas d’intérêt particulier. Il n’y a pas de crise aussi. Le pays fonctionne de mieux en mieux. »
Concernant le cas de Reckya Madougou, Talon a maintenu que sa condamnation était justifiée, car elle avait orchestré l’assassinat de l’ancien maire de Parakou. Il a indiqué que les complices de Madougou ont été arrêtés, ont avoué leur implication, et que des preuves de transactions financières liées à l’assassinat ont été découvertes, menant à la condamnation de Madougou.
« Moi, personne ne m’a pardonné, de rien du tout . Ça me fait rire quand les gens disent que j’ai été pardonné. Moi, personne ne m’a pardonné de rien du tout parce que je n’ai été coupable de rien du tout . Il y a eu plusieurs procès engagés contre moi et j’ai tout gagné, tant ici au Bénin qu’en France . C’est pas moi qui ai sollicité la réconciliation avec mon aîné Boni YAYI . C’était l’ancien Boni YAYI qui a fait cette demande parce qu’il a vu que j’étais très actif politiquement et comme je n’étais coupable de rien, il a voulu de la réconciliation. Et c’est de là où l’ancien président Sénégalais Abdou Diouf m’a appelé pour me dire que je dois me réconcilier avec mon aîné. Ce que j’ai accepté sur sa demande. Donc personne ne m’a pardonné de rien du tout. Ça me fait rire quand certains disent que j’ai été pardonné », a révélé Patrice Talon.
Diplomatie et Sécurité Régionale
Le président Talon a exprimé une position ferme contre les coups d’État, soulignant leur impact déstabilisateur dans la région. Pour lui, « si nous applaudissons chaque fois qu’il y a un coup d’État… cela pourrait dégénérer, » Il met en évidence sa conviction que de tels actes ne doivent pas être tolérés ni normalisés.
« Atchakpodji »
Au cours de l’entretien, Patrice Talon a répondu aux critiques concernant sa position sur le pardon envers les exilés politiques et les condamnés politiques, affirmant qu’il était prêt à entamer des discussions avec Yayi Boni. Il a proposé de réaliser avec Boni Yayi, un rituel traditionnel africain appelé « Atchakpodji », qui se déroule sous l’arbre à palabre, pour résoudre les conflits. Il envisage de s’asseoir avec Yayi Boni et d’autres pour discuter et rappeler les faits qui se sont passés entre eux.
Talon a souligné que le différend entre l’ancien président Boni Yayi et lui était un conflit personnel, distinct des préoccupations nationales. Il a rappelé qu’il avait été un soutien de Yayi Boni avant que des désaccords politiques ne surgissent, menant à une situation qu’il a décrite comme une comédie entre deux hommes, divertissant le pays mais suscitant également des inquiétudes.
En évoquant son départ du pays suite à des accusations, Talon a partagé les détails d’une situation tendue où il aurait été menacé par les autorités, incluant des tentatives de coup d’État, d’assassinat et d’empoisonnement. La justice béninoise a finalement conclu à un non-lieu, déclarant que les accusations n’avaient jamais été fondées.
Tension avec le Nigéria dans le passé
Le président Patrice Talon a abordé aussi dans son entretien très brièvement la question liée aux tensions passées entre le Bénin et le Nigeria sous la présidence de l’ancien président nigérian Muhammadu Buhari.
Le chef de l’Etat a expliqué que la fermeture des frontières par le Nigeria n’était le résultat de tensions entre les deux nations voisines qu’il a qualifié de « siamois ». « Le Nigeria n’a pas fermé ses frontières parce qu’il y avait des problèmes entre nos deux peuples. Non. Le Nigeria a fermé ses frontières parce que certaines personnes sont allées empoisonner et ternir leur pays. », a t-il affirmé. Il a aussi souligné que la décision du Nigeria était une réaction à des informations fausses et diffamatoires propagées par certains individus qui œuvrait pour faire tomber le régime en place.
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